
La communauté internationale a fait un appel au dialogue et au calme en Haïti, un jour après que le deuxième tour de l’élection présidentielle eut été reporté indéfiniment.
Les Nations unies, les États-Unis et les observateurs électoraux internationaux ont incité le pays à résoudre la crise électorale, qui pourrait bientôt devenir une crise constitutionnelle.
Ils condamnent les manifestations violentes dans les rues, au cours desquelles les partisans de l’opposition ont allumé des feux et érigé des barricades dans la capitale, Port-au-Prince. Des bureaux électoraux ont également été incendiés ailleurs au pays.
Le conseil électoral haïtien a indiqué qu’il avait été forcé de reporter le deuxième tour de scrutin en raison d’un « environnement sécuritaire en détérioration ».
Une autre manifestation avait lieu samedi pour réclamer le départ du président actuel, Michel Martelly, qui est censé quitter son poste le 7 février. On ne sait pas si un gouvernement intérimaire prendra le pouvoir à ce moment-là ou si une autre solution pourrait être négociée.
Quelques milliers de manifestants antigouvernementaux sont descendus dans les rues de Port-au-Prince. De jeunes hommes ont tiré des roches et incendié des barricades de pneus au centre-ville. Plusieurs ont appelé à de nouvelles élections et au départ immédiat de Michel Martelly.
Le candidat du parti au pouvoir Jovenel Moïse a dit avoir été consterné de voir un nouveau report du second tour sans que les autorités électorales ne déterminent une nouvelle date pour le scrutin. Le vote devait initialement se tenir le 27 décembre.
Jovenel Moïse, dont la position de tête au premier tour avait fait l’objet d’allégations de manipulation du vote, a affirmé aux journalistes qu’il était le choix populaire et a appelé à la tenue d’un second tour dans un délai rapproché et de manière pacifique.
« Notre génération a une responsabilité de montrer aux autres pays dans le monde que nous sommes une nation civilisée », a-t-il fait valoir.
Bon nombre d’Haïtiens sont exaspérés par les luttes politiques et les manifestations perturbatrices.
« Il semble que les politiciens veulent faire régresser [le pays] », a dit Karine Fenelon, en choisissant des oranges dans un marché. Associated Press