
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Caricom et le département d’Etat américain s’opposent à un changement de gouvernance en Haïti dicté par les groupes criminels.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Caricom et le département d’Etat américain s’opposent à un changement de gouvernance en Haïti dicté par les groupes criminels. Ces prises de position surviennent dans un contexte de multiplication des attaques des gangs à Port-au-Prince, et de menaces contre le Sud du pays. Une manifestation exigeant le départ du CPT est également prévue pour ce mercredi 16 avril 2025.
Selon le Miami Herald, c’est le président du CPT Fritz Alphonse qui a alerté la Caricom le week-end écoulé. « Samedi, le président du Conseil présidentiel haïtien, Fritz Alphonse Jean, s’est entretenu avec la présidente en exercice de la CARICOM, la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, qui a ensuite contacté le Département d’État américain », rapporte le média américain.
« Les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) sont profondément préoccupés par les récentes informations selon lesquelles une coalition de gangs criminels menace de s’emparer du pouvoir et d’imposer un changement de gouvernance en Haïti. Cette situation est totalement inacceptable.
La CARICOM condamne fermement toute tentative de remplacer les dispositions transitoires par la force et la violence. Ces dispositions ont été mises en place par les acteurs haïtiens afin d’ouvrir la voie à des élections libres et équitables d’ici le 7 février 2026 et de rétablir l’autorité constitutionnelle d’Haïti », peut-on lire dans une note publiée par l’organisation régionale dimanche 13 avril en fin d’après midi.
« Face à la menace imminente, la CARICOM a consulté Haïti et ses partenaires internationaux afin d’apporter d’urgence une assistance supplémentaire en matière de sécurité à Haïti. La CARICOM salue les efforts des forces de sécurité haïtiennes et du MSS, dirigé par les Kenyans, pour maintenir l’ordre et protéger les citoyens haïtiens. La CARICOM exhorte la communauté internationale, notamment les Nations Unies et l’Organisation des États américains, à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir les autorités haïtiennes dans leur gestion de cette crise ».
L’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince a publié, dans la foulée, la déclaration de la porte-parole du Département d’Etat Tammy Bruce. « Suite aux pourparlers entre le secrétaire d’État et le secrétaire d’État adjoint avec le premier ministre de la Barbade et président de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Mia Mottley, les États-Unis soutiennent la déclaration de la CARICOM condamnant toute action visant à déstabiliser le Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti. Les États-Unis supportent les efforts de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dirigée par le Kenya et ceux de la CARICOM pour aider le gouvernement dans ses efforts en vue de restaurer la paix et la stabilité en Haïti face aux gangs criminels armés. Les États-Unis continuent de mener des consultations avec les gouvernements à travers la région », assure la porte-parole.