
Depuis dimanche, les « disciples » du candidat à la présidence de la plateforme « Pitit Desalin » gagnent quotidiennement les rues de la deuxième ville du pays pour dénoncer des fraudes électorales qui ont émaillé la journée du 25 octobre dernier. La police a dû intervenir, une nouvelle fois, ce mardi, en début de soirée, à coups de gaz lacrymogène, pour empêcher la progression d’une manifestation de rue organisée par les sympathisants de la plateforme politique « Pitit Desalin ». Des jets de pierres et de tessons de bouteille ont ensuite paralysé la circulation des véhicules à « Kafou Samari » où les manifestants pro-Moïse ont démarré leur protestation. Depuis la fermeture, dimanche dernier, des centres de vote, la police a fait face à au moins quatre manifestations spontanées des sympathisants du candidat. Ce lundi, les disciples de Moïse avaient proteste contre ce qu’ils considèrent comme de graves irrégularités enregistrées lors de la journée électorale du dimanche 25 octobre.
Mobilisation des sympatisants de Jean Charles Moïse au Cap-Haïtien
A l’origine de ce mouvement de protestation, un lot de bulletins de vote « retrouvés », dans la soirée de dimanche à lundi, par les « soldats » de Moïse aux abords d’un centre de vote à l’entrée est de la ville . Un juge de paix a même « constaté » les faits et deux individus ont été interpellés dans le cadre de ce dossier. Les « Pitit Desalin » indexent le parti au pouvoir, mais aussi le candidat au Sénat de Bouclier, Nawoom Marcellus, ennemi juré du leader de la plateforme Pitit Desalin qui, selon les manifestants, aurait fomenté un plan pour favoriser le candidat du pouvoir, Jovenel Moïse. Aux côtés des adeptes de Moïse, quelques sympathisants du candidat à la députation de Fanmi Lavalas, l’ancien député de la 48e législature Eddy « Briguel » Jean Pierre. Selon ces derniers, parmi les bulletins « retrouvés » figuraient aussi ceux de Briguel, en ballottage avec le candidat de Lapeh, Jean Étienne. Pour sa part, le coordonnateur du parti au pouvoir, le maire Yvon Altéon, dit ne pas comprendre les « dénonciations » alors que bon nombre de secteurs vitaux du pays, de même que l’international, se sont montrés satisfaits quant à la réalisation des élections de dimanche dernier.
Mobilisation des sympatisants de Jean Charles Moïse au Cap-Haïtien
Dans la deuxième ville du pays, quatre personnes ont été interpellées par la police, le jour du scrutin, rapporte le commissaire de police Hugues Gabriel. Neuf autres individus sont en garde à vue pour le reste du département à la suite de fraudes électorales, ce qui porte à 13 le nombre de personnes apréhendées par la police pour la journée électorale du dimanche 25 octobre dernier, selon le conseiller électoral Vijonet Déméro, qui qualifie la journée du 25 octobre d’historique. D’après Déméro, la ville du Borgne a été la plus difficile à gérer dans le département. Samedi soir, des individus armés ont attaqué, à Petit Bourg de Borgne, un convoi du CEP transportant des matériels sensibles pour les élections, causant le report du scrutin dans quatre des quinze centres de vote de la circonscription du Borgne.