
Dans le but de faire le point sur la conjoncture économique et financière actuelle, une conférence de presse a été animée par le gouverneur de la banque centrale, Ronald Gabriel, le 18 septembre. Lors de cette rencontre, ce dernier a présenté un bilan économique particulièrement sombre.
Toujours au centre de l’actualité, l’insécurité affecte lourdement le système économique et financier haïtien. Selon les propos du gouverneur, « 59 succursales bancaires ont été vandalisées, pillées ou incendiées », rendant ces institutions inopérantes. Par ailleurs, cette situation a eu un impact considérable sur les entreprises et les particuliers. Malgré les 117 moratoires accordés par la banque centrale à ce jour, de nombreux prêts restent impayés. D’après les chiffres communiqués par le gouverneur, « 447 prêts sont actuellement en difficulté dans le système bancaire, représentant près de 122 milliards de gourdes, dont 68 % concernent le secteur commercial ».
En ce qui concerne les entreprises opérant dans le système, « 307 sont en difficulté de remboursement, et 174 sont en situation de dysfonctionnement, bien qu’elles n’aient pas été vandalisées ou fermées », a révélé le numéro un de la banque centrale. Par ailleurs, les institutions de microfinance ne sont pas épargnées. En effet, près de 17 000 micro-prêts sont en difficulté. De plus, 969 petites et moyennes entreprises sont également en situation de dysfonctionnement dans diverses catégories.
Depuis la pandémie de COVID-19, et avec la crise actuelle, le moratoire continue de jouer un rôle important, a indiqué le gouverneur Gabriel. À ce jour, 117 moratoires ont été accordés, dont 80 % concernent le système bancaire, le reste étant attribué aux autres institutions financières. Bien que ces mesures ne soient pas des solutions curatives, le gouverneur estime qu’elles offrent aux entreprises un répit temporaire, en attendant des conditions plus favorables et un retour à la stabilité.
Avec la situation inflationniste qui perdure depuis plusieurs années, la demande globale a chuté, tandis que la fermeture des ports et des aéroports a entraîné une diminution de 10 % des importations. Cependant, il convient de faire savoir que, grâce à un meilleur approvisionnement du marché des changes, 3.3 milliards de dollars ont été mobilisés à la fin du mois d’août 2024.
La dernière note de politique monétaire met en lumière une reprise des activités, due à une mobilité partielle de la population et à un assouplissement des contraintes sur la circulation des biens et des personnes. Malheureusement, cette reprise des activités économiques n’est pas accompagnée d’une relance de la production, qui est pourtant essentielle pour sortir de la trappe de la croissance négative.