
Plus de trois mois après l’installation du Conseil présidentiel de transition et deux mois après celle du gouvernement, les avancées en termes de rétablissement de la sécurité ne sautent pas aux yeux.
Plus de trois mois après l’installation du Conseil présidentiel de transition et deux mois après celle du gouvernement, les avancées en termes de rétablissement de la sécurité ne sautent pas aux yeux. Malgré la présence des forces kényanes sur le terrain et en dépit d’un changement de leadership au sein de la PNH, les malfrats continuent d’occuper des points stratégiques du territoire, notamment les routes nationales. Ces voies terrestres, jadis utilisées par la majorité de la population pour se rendre d’un point à un autres, sont rendues difficiles d’accès à cause de l’action des groupes criminels. Ce qui a des incidences sur la circulation des personnes et des biens dans le pays.
En entrevue avec Le Nouvelliste ce mardi 6 août 2024, Méhu Changeux de l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH) a confirmé que le secteur du transport en commun est en berne en Haïti. Ce, à cause des exactions des groupes criminels. « La circulation est à l’arrêt sur la route nationale numéro 2 depuis un mois à cause des affrontements entre forces de l’ordre et bandits à Gressier. Le grand Sud ne peut pas se rendre à Port-au-Prince par la route et vice versa. Ceux qui doivent se rendre à Port-au-Prince sont obligés de s’entasser comme des sardines dans les bateaux qui transportent les camions de marchandises. Ils n’ont pas le choix après tout », se plaint le syndicaliste.
S’agissant de la nationale numéro 1, Méhu Changeux a expliqué que seuls les véhicules assurant le trajet Port-au-Prince-Saint Marc sont autorisés à emprunter le trajet nonobstant le versement d’un frais aux criminels. Les passagers qui entrent en République dominicaine, en provenance de Port-au-Prince, ou dans d’autres villes du grand nord, sont obligés de passer par Morne-à-Cabrit et longer le Plateau central. « Ils doivent néanmoins payer un droit de passage aux gangs », a précisé le syndicaliste.
Le Nouvelliste a contacté un syndicaliste du transport en commun dans le bas Artibonite. Arguant la gravité de la situation, ce dernier n’a pas souhaité faire de commentaire. « Mes automobiles sont à l’arrêt depuis six mois. Un de mes véhicules a été volé. Ça ne sert plus à rien de parler de la situation sécuritaire. Ni en bien ni en mal. Je garde le silence », a-t-il dit
Source,Le nouvelliste