
Des compliments, des félicitations et très peu de critiques pour le président de la République vingt-quatre heures après l’annonce de la reconstruction du Palais national. Même les plus farouches opposants politiques à Jovenel Moïse estiment que la reconstruction du palais présidentiel est une nécessité pour le pays.
Les leaders politiques interviewés par Le Nouvelliste sur la décision du chef de l’État de lancer les réflexions sur la reconstruction du Palais national sont unanimes à reconnaître que, sept ans après le tremblement de terre de janvier 2010, le pays a besoin d’un palais. Quel aspirant à la magistrature suprême de l’État n’aurait pas aimé trouver un Palais national flambant neuf en 2022 ?
Éric Jean-Baptiste est pour…
Très critique contre le chef de l’État pour avoir qualifié d’attaque terroriste l’incident à l’Arcahaie le vendredi 8 avril dernier, l’ancien candidat à la présidence Éric Jean-Baptiste estime, par contre, que Jovenel Moïse a pris une bonne décision en lançant les réflexions sur la reconstruction du Palais national. « La reconstruction du Palais national est une nécessité. C’est l’un des symboles de notre souveraineté de peuple », a-t-il concédé.
Cependant, le leader politique a plaidé pour une reconstruction du palais présidentiel avec essentiellement l’argent du Trésor public. « De la même façon qu’on avait organisé les dernières élections avec notre argent, le Palais national doit être reconstruit avec notre argent », s’est-il enorgueilli.
Un palais oui, mais pas avec Jovenel Moïse, laisse entendre Moïse Jean-Charles
Pour Moïse Jean-Charles, manifestement, rien de bon ne peut sortir du président de la République. On dirait qu’il est allergique au chef de l’État. L’ancien candidat à la présidence est pour la reconstruction du Palais national, mais puisque l’initiative vient de Jovenel Moïse, « c’est de la propagande politique, les membres de la commission de réflexions sur la reconstruction du palais sont des Tèt kale, Jovenel Moïse a échoué… », a fulminé le leader de la plateforme politique Pitit Dessalines.
L’ancien candidat à la présidence continue d’avoir un discours contre la bourgeoisie et la communauté internationale qui, selon lui, dictent les actions du président de la République.
Paradoxalement, Moïse Jean-Charles estime que la reconstruction du palais est une nécessité. « Je reconnais que le pays a besoin d’un palais qui doit être construit avec l’argent du peuple haïtien. Mais Michel Martelly avait déjà fait la pose de la première pierre pour la reconstruction du palais, c’est encore de la propagande politique… », a tancé le leader politique.
Edmonde Supplice Beauzile est d’accord mais demande un plus…
« C’est une bonne décision de penser à la reconstruction du Palais national », a jugé la présidente de l’organisation politique Fusion des sociaux-démocrates. Toutefois, Edmonde Supplice Beauzile aurait aimé voir dans la commission présidentielle sur la reconstruction du palais des historiens comme Pierre Buteau, Carry Hector ou encore Claude Moïse.
Comme pratiquement tout le monde, Edmonde Supplice Beauzile souhaite que la reconstruction du Palais national se fasse uniquement avec l’argent du Trésor public. Plus encore, les appels d’offres pour la reconstruction du palais doivent être uniquement nationaux, a plaidé l’ancienne candidate à la présidence, qui a dénoncé le fait que le chef de l’Etat ait décidé unilatéralement de conserver l’ancienne architecture du Palais.
Un bon signal, selon Mathias Pierre
« La reconstruction du Palais national est une priorité aujourd’hui, car elle va lancer un signal clair sur la capacité du pays à démarrer la relance de la reconstruction de ses infrastructures physiques dont la plus importante, le pouvoir exécutif », a fait savoir Mathias Pierre. « L’équipe constituée, à mon avis, est de niveau en termes de capacité à réaliser le projet. Toutefois, toute tendance à aller trop vite, faute de ressources humaines et matérielles, qui sont en réalité limitées dans le pays actuellement, peut mettre le projet en péril », a-t-il prédit.
Il ne faut surtout pas qu’il y ait de fonds étrangers dans la construction de cette fierté et ce symbole national, a exhorté l’ancien candidat à la présidence.
Par arrêté présidentiel, le chef de l’État a nommé, mercredi, une commission de sept membres chargée de travailler et de réfléchir sur la reconstruction du Palais national détruit le 12 janvier 2010 par le tremblement de terre. Avant la fin de son mandat, Jovenel Moïse souhaite inaugurer les bâtiments du nouveau palais présidentiel reconstruit. Grand, imposant et grandiose ! Un Palais national identique sur le plan architectural à celui détruit par le séisme du 12 janvier 2010. En même temps, un Palais national adapté à la réalité du pays et qui respecte les normes de construction modernes, selon les commandes du chef de l’État.
Robenson Geffrard source le nouvellistev