
PORT-AU-PRINCE, HAITI - FEBRUARY 03: Soldiers position themselves during an anti-gang operation in the Kenscoff district of Port-au-Prince, Haiti, Monday, Feb. 3, 2025. Armed gangs have once again attacked the commune of Kenscoff, east of Port-au-Prince, more precisely at Godt in the Bzlot area, despite the presence of law enforcement forces. From Monday 27 January to 3 February 2025, more than a hundred displaced persons took refuge in the courtyard of the Kenscoff town hall, located in the centre of the town, where commercial and school activities remain paralysed. These displaced people are receiving assistance from the Civil Protection and the World Food Programme (WFP). The population is still in shock after the attack in Kenscoff on Monday 27 January 2025. Guerinault Louis / Anadolu (Photo by Guerinault Louis / ANADOLU / Anadolu via AFP)
Une attaque armée a été perpétrée dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 avril 2025 par des membres de la coalition Viv Ansanm, dans la commune de Kenscoff. Plusieurs policiers mis en déroute ont été blessés et reçoivent actuellement les soins appropriés.
attaqué à Kenscoff. « Les policiers présents sur les lieux, appuyés par des renforts, ont répliqué », a rapporté le maire Massillon Jean, samedi 12 avril sur radio Magik 9. « Malheureusement, des agents ont été blessés. Ils ont été conduits à l’hôpital où ils reçoivent des soins que requiert leur cas », a-t-il ajouté.
Depuis les 26 et 27 février 2025, les hommes de Viv Ansanm ont intensifié leurs offensives contre Kenscoff. Ils sont désormais présents dans trois des cinq sections communales de la commune. Ils occupent totalement la section de Bongars, ainsi que plusieurs localités des sections de Sourcailles et de Nouvelle-Touraine. Seuls le centre-ville, ainsi que les sections Belle-Fontaine et Grand-Fonds, échappent encore à leur contrôle.
Ce samedi 12 avril 2025, dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, les groupes criminels ont exhibé des armes et autres équipements estampillés PNH, récupérés après l’attaque.
Le maire Massillon Jean a précisé que les forces de l’ordre n’ont pas encore mené de véritable opération d’envergure dans la commune. Il déplore la passivité des autorités de l’État et de la Police nationale d’Haïti (PNH), qui, selon lui, n’ont jamais réagi à temps, malgré les multiples alertes émises par la mairie.
« Depuis 2021, nous avons élaboré et transmis le document du Conseil de sécurité de la commune. J’ai envoyé des lettres, multiplié les démarches pour demander un renforcement du commissariat de Kenscoff. J’ai parlé au commissaire responsable de la sécurité. Il m’a dit que mes doléances avaient été transmises aux plus hautes autorités. Jusqu’à présent, je n’ai eu droit qu’à des
des attaques.
« La séquence des événements à Kenscoff semble indiquer que les forces de sécurité n’ont pas pris les mesures adéquates pour prévenir les premières attaques, ni pour assurer un déploiement rapide des unités spécialisées de la police, malgré les informations faisant état d’une menace imminente. Cependant, après avoir été informés d’une possible offensive, les quelques policiers présents au commissariat de Kenscoff ont pris certaines dispositions, notamment en mettant en place trois points de contrôle : au carrefour Maroka, devant le bâtiment du commissariat, et au carrefour Fermathe », peut-on lire dans un document publié le lundi 7 avril 2025, qui pointe un manque de coordination entre le gouvernement et la direction générale de la PNH.
La commune de Kenscoff a déjà payé un lourd tribut à cette crise sécuritaire : 262 personnes y ont perdu la vie.
Profitant du micro de Magik 9, l’agent exécutif intérimaire a lancé un ultime appel aux autorités policières.
« Selon plusieurs sources, notamment issues de la population,
les bandits préparent une offensive d’envergure pour s’emparer du centre-ville, brûler le commissariat et la mairie », a-t-il alerté, soulignant que les conséquences toucheront aussi les communes voisines, comme Pétion-Ville.
Depuis les hauteurs, les hommes armés ont déjà attaqué à plusieurs reprises les localités de Depans et Nan Koupi, qui donnent accès à Thomassin 48. Pour l’instant, leurs tentatives se heurtent à la résistance conjointe des forces de l’ordre et de la population.