
L’enquête sur les évènements survenus à la prison civile de la Croix-des-Bouquets est dans une phase très avancée. C’est ce qu’a fait savoir en conférence-bilan ce mardi, le porte-parole de l’Inspection générale de la Police nationale d’Haïti (IGPNH), Jonet Vital, affirmant que des mesures conservatoires ont été déjà prises à l’encontre d’une trentaine de policiers qui étaient de garde le jour de l’évasion spectaculaire.
L’Inspection générale de la Police nationale d’Haïti (IGPNH) a dressé, ce mardi 6 avril 2021, en son local à Delmas 2, son bilan pour les mois de février et mars 2021 tout en fournissant certaines informations sur certains points d’actualité. D’après le porte-parole de l’IGPNH, l’inspecteur divisionnaire Jonet Vital, des mesures conservatoires ont été prises contre les policiers qui travaillaient lors de l’évasion survenue à la prison civile de la Croix-des-Bouquets le 25 février dernier.
À en croire l’inspecteur divisionnaire, ces mesures ont été prises après que plusieurs étapes de l’enquête ont été franchies notamment l’audition des policiers, audition et entretien avec la population de la zone qui a fourni de nombreuses informations sur l’évènement. « Il faut dire que l’enquête continue et se trouve dans une phase très avancée », a affirmé M. Vital affirmant qu’elle est déjà rédigée à 90 %. D’après l’inspecteur, le résultat de l’enquête va fixer les responsabilités tant sur le plan interne qu’externe.
Dans son rapport sur les évènements sanglants de la Croix-des-Bouquets, le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), a rapporté de l’IGPNH, que « 63 auditions ont été réalisées, à la suite desquelles, vingt-huit (28) mesures conservatoires ont été prises à l’encontre de plusieurs membres du personnel, en attendant les conclusions de l’enquête ».
Pour ce qui est de l’opération mal tournée à Village de Dieu qui a valu à l’inspecteur général Carl Henri Boucher d’être placé en isolement suite à une enquête, M. Vital a tenté d’apporter des explications sur certaines rumeurs. Selon le porte-parole, M. Boucher n’a pas été gardé dans un « cachot », ni des changements n’ont été faits dans le protocole de médicaments de M. Boucher. Ce dernier, d’après M. Vital, fait l’objet de mesures conservatoires.
Dans le cadre des mesures conservatoires, a expliqué le porte-parole, l’IGPNH retient l’arme de dotation du policier en question ainsi que son badge, car il est démis de ses fonctions durant la période, mais bénéficie de tout son salaire. Il doit se présenter à huit heures du matin à l’IGPNH pour signer une feuille de présence ainsi que dans l’après-midi. Le porte-parole a aussi expliqué que quand les policiers font l’objet de mesures conservatoires, il peut arriver que l’IGPNH les oblige à suivre des formations afin qu’ils soient plus professionnels.
Pour ce qui a trait au bilan pour les mois de février et mars 2021, l’inspecteur divisionnaire a fait savoir que l’IGPNH a reçu 40 dossiers : 23 plaintes, 16 rapports internes de la PNH, une plainte reçue au bureau régional du Grand Nord. Les dossiers reçus pour des allégations de violations de droits humains sont au nombre de 9. Les agressions physiques, selon M. Vital, occupent la plus grande partie.
Quant aux enquêtes, l’IGPNH a travaillé sur un total de 145 dossiers. Et la répartition se fait ainsi : 62 convocations et invitations, 45 auditions (plaignants et mis en cause), 4 confrontations, 9 enquêtes de terrain, 3 médiations, 18 retentions de chèques, 2 isolements, 2 désistements. D’après le porte-parole 16 recommandations ont été faites à la hiérarchie : 3 suspensions, 2 avertissements, 3 classements, 7 avis aux plaignants et un dossier acheminé au tribunal de première instance (TPI).
Wisly Bernard Jean-Baptiste