
L’Association nationale des médias haïtiens a présenté ce mercredi les neuf nouveaux qui auront la responsabilité de prendre son gouvernail au cours des deux prochaines années. Ce nouveau conseil, selon Frantz Duval – son nouveau président –, ne lésinera pas à défendre la liberté d’expression, les intérêts matériels, culturels et économiques de ses membres, promouvra la modernisation et le développement du secteur.
À l’issue de leur assemblée générale tenue ce week-end, les membres de l’ANMH ont élu les neuf membres de leur nouveau conseil d’administration. Le nouveau conseil est composé de Frantz Duval (Magik 9), président ; Robert Denis (Télévision Canal Bleu), vice-président ; Aruns Bellevue (Radio Télé Galaxie), trésorier ; Lilianne Pierre-Paul (Radio-Télé Kiskeya), secrétaire ; et Hérold Jean François 9Radio Ibo), Max Chauvet (Le Nouvelliste), Jacques Sampeur (Radio-Télé Antilles), Richard Widmaier (Radio-Télé Métropole), et Tiamengole Clerville, membres (Radio Flamax). Ils ont été présentés à la presse ce mercredi, au terme d’une séance de travail. Frantz Duval, le nouveau président, a placé l’accession de ce nouveau conseil, qui fait la part belle à l’expérience, sous le risque du changement et de la continuité.
« Ce mandat s’inscrit dans le cadre de la continuité en ce qui me concerne, puisque j’étais membre du conseil d’administration pendant deux mandats. C’est aussi la continuité parce que ce conseil se compose entre autres de cinq anciens présidents. Ce mandat s’inscrit également dans le registre du changement puisque pour la première fois un membre non fondateur et un propriétaire de média d’une ville de province siègeront dans ce conseil », a expliqué Frantz Duval.
Après 16 ans d’existence, la roue continue de tourner pour cette association de propriétaires de médias. Elle ne divorce pas pour autant d’avec sa philosophie. C’est le nouveau président qui l’a fait savoir ce mercredi. Selon, Frantz Duval, l’ANMH continuera de défendre la liberté d’expression, les intérêts économiques, matériels, moraux et culturels de ses membres. L’association défendra aussi la modernisation et le développement de ce secteur. Dans la foulée, le président de l’ANMH se réjouit de la place d’Haïti dans le classement annuel de la liberté d’expression. « On doit cependant se rappeler que la presse est un acquis fragile, au même titre que la liberté d’expression. Il peut y avoir des accidents sur le parcours à n’importe quel moment », a-t-il toutefois nuancé.
De nombreux défis attendent l’ANMH au cours des mois à venir, a souligné Frantz Duval. Face à l’obligation de se mettre au diapason de la révolution numérique, le vice-président du conseil, Boby Denis, est désigné pour s’occuper de cet aspect. « Le numérique est porteur de potentialités mais aussi de dangers pour les médias s’ils ne négocient pas bien ce tournant. Pendant les années à venir, on va essayer de faire comprendre à l’Etat que nous sommes partenaires dans cette affaire. Les médias peuvent passer le cap de la transition vers le numérique en se renforçant, pas en s’affaiblissant », a-t-il fait savoir.
Dans le sillage d’une presse plus responsable, le nouveau président de l’ANMH a promis que l’organisation, dont il tiendra les rênes au cours des 24 prochains mois, entendait relancer la campagne sur le code d’éthique. « Ce code a été élaboré par l’ANMH, l’Association des journalistes haïtiens (AJH) et l’Unesco. On va en parler et en reparler. Car on s’est rendu compte que chaque année, il y a de nouveaux journalistes qui rejoignent les médias et qui ne sont pas nécessairement en connaissance des us et coutumes de la profession », a-t-il expliqué.
Dans la même veine, ce nouveau conseil renforcera le cadre de coopération et mettra l’emphase sur la formation des journalistes. « Parce que l’ANMH a une âme et l’âme de l’ANMH ce sont les journalistes qui animent les médias qui sont membres de cette association », argue-t-il. Pour qu’elle ne soit pas perçue comme un club de médias de la capitale, l’association promet de continuer son ouverture sur les villes de province.
Par ailleurs, Frantz Duval a tenu à faire remarquer que son mandat de président est consensuel. « (…) Je suis président d’un conseil d’administration. Et tout ce qui se fera pendant ces deux ans se fera en accord avec ce conseil », a-t-il promis.
Loi sur la diffamation, l’ANMH veut une loi qui soit avantageuse à tous.
Le président du nouveau conseil a annoncé que l’ANMH ne renoncerait pas à défendre la liberté d’expression. À la question de savoir quel sera le regard du conseil sur la loi sur la diffamation, en couture au Parlement, Frantz Duval a souligné que des pourparlers ont déjà été initiés par l’ancien conseil avec les députés et sénateurs, ce afin de voir comment cette loi peut être dans l’avantage de tous les secteurs. »
De 2001 à nos jours, des avancées et aussi de nouveaux défis
Frantz Duval a souligné les grandes mutations enregistrées dans le paysage médiatique de 2001 à 2016. Ces changements, a-t-il expliqué, peuvent être mesurés à l’aune de la liberté d’expression, de l’environnement global caractérisé par une pléthore de médias, et aussi de la formation des journalistes. En effet, il a comparé la place d’Haïti dans le classement annuel de la liberté d’expression de Reporters sans frontières entre 2001 et 2017, il indexe les progrès réalisés par les médias, le passage de l’ANMH de six membres fondateurs à une quarantaine de membres, les formations des journalistes, le code d’éthique, etc. Le directeur a, par ailleurs, fait état des nouveaux défis qui complètent ce paysage. Il cite en exemple la multiplication de médias sur la bande FM, l’existence des nouveaux médias grâce au numérique et la nécessité de leur cohabitation avec les anciens médias,
Jean Daniel Senat source Le Nouvelliste