
Même s’il est encore à la tête de l’Unité centrale de renseignements financiers (UCREF) après une tentative ratée de le remplacer, ce n’est qu’une question de temps, pour le président de la République qui n’entend pas laisser Me Sonel Jean-François pour longtemps à la tête de l’UCREF. Pour Jovenel Moïse, Sonel Jean-François a été mal nommé et avait une « mission bien spécifique… »
L’actuel directeur général de l’UCREF n’a pas été nommé pour trois ans, selon le chef de l’Etat. Jovenel Moïse, qui participait mercredi à une émission sur Radio Caraïbes à l’occasion de ses 68 ans, a fait savoir que Sonel Jean-François a été mal nommé à la tête de l’UCREF. « Son prédécesseur était là pour trois ans et il a été révoqué », a dénoncé le président de la République.
Selon le locataire du Palais national, Sonel Jean-François a été un directeur de transition à la tête de l’UCREF « et il avait une mission bien spécifique », a tancé M. Moïse. Il estime que l’ancien président Privert avait illégalement nommé Me Jean-François après avoir révoqué Me Jean Ostrict Hercules qui avait un mandat de trois ans.
Jovenel Moïse n’arrive pas à digérer l’enquête de l’UCREF sous l’administration de Sonel Jean-François diligentée contre lui, entrepreneur, pour soupçon de blanchiment des avoirs. Selon le numéro un de la nation, on voulait tout simplement le détruire. Aujourd’hui encore, l’ancien entrepreneur agricole de 48 ans soutient n’avoir jamais eu un compte en banque de cinq millions de dollars contrairement à ce qui est dit dans le rapport de l’UCREF. « Vous avez monté un dossier de toutes pièces contre moi parce que j’ai réussi ma vie dans un pays où personne n’a le droit de réussir ou encore dans un pays où une classe de personnes n’a pas le droit de réussir », a-t-il lancé comme s’il voulait s’adresser directement à Sonel Jean-François.
Le chef de l’Etat dit vouloir s’assurer que personne d’autre comme lui n’aura à subir le même sort. Selon lui, les allégations de l’Unité centrale de renseignements financiers l’ont beaucoup fait souffrir et qu’il a eu honte des questionnements de son fils.
« Moi, comme chef de l’Etat, je prends la décision de redresser les institutions afin que l’UCREF et l’ULCC ne soient pas instrumentalisées, comme elles avaient l’habitude de raquetter les gens dans le temps. J’ai les dossiers ! Ils étaient des maitres chanteurs… », a fulminé Jovenel Moïse.
« La corruption gangrène le pays. Je vais apporter des corrections… », a déclaré le chef de l’Etat. « Je ne suis pas là pour faire la chasse aux sorcières », a-t-il garanti. L’ancien entrepreneur agricole, devenu président de la République, se targue d’avoir honoré toutes ses dettes envers les institutions financières qui lui ont fait des prêts pour monter ses entreprises.
Elu président de la République après les élections de 2016, son dossier reste pendant devant la justice. Ses adversaires politiques le considèrent comme un « inculpé » dans le cadre du rapport de l’UCREF.
Nommé par arrêté présidentiel à la tête de l’Unité centrale de renseignements financiers, Fritz Jean n’a pas pris ses fonctions à cause de ses « réserves». L’intéressé ne se sentirait pas confortable avec la procédure visant au remplacement de Sonel Jean-François. C’est en tout cas ce qu’a révélé le porte-parole de la présidence, Lucien Jura, sur Magik9 la semaine dernière. La cérémonie d’installation de Fritz Jean, annoncée pour le 11 mai dernier, a été reportée à une date ultérieure.
Sonel Jean François reste et demeure le directeur général de l’UCREF. « En règle générale, tant qu’il n’y a pas un nouveau directeur général et étant donné qu’il ne peut y avoir de vacance totale, l’ancien titulaire occupe sa fonction jusqu’à la prise de fonction du nouveau titulaire désigné », a affirmé le porte-parole de Jovenel Moïse.
Robenson Geffrard source le nouvelliste