
Après plusieurs cris d’alarme, après plusieurs reportages et articles, après une visite sur place du président de la République et de plusieurs ministres, six mois après le passage de l’ouragan Matthew, le président de la République s’est entretenu ce mardi avec des acteurs de la communauté internationale sur la situation du grand Sud. Le président a plaidé pour une action forte, énergique et coordonnée de la part des institutions de l’État et des ONG à travers les structures étatiques.
La situation post-matthew du grand sud fait l’objet de discussions entre le chef de l’Etat et plusieurs acteurs nationaux et internationaux. Le président Jovenel Moïse a rencontré le Core Group sur ce sujet, ce mardi au palais national, environ 3 jours après sa visite dans la Grand’Anse. Il était accompagné de son premier ministre, Jack Guy Lafontant de Youri Latortue et Cholzer Chancy, respectivement présidents du Sénat et de la chambre basse. La délégation du Core Group a été conduite par la Représentante spéciale du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et Cheffe de la Minustah, Sandra Honoré. Selon un communiqué de la présidence dont le journal a obtenu copie, le président de la République a souligné aux partenaires internationaux que les perspectives ne seront guère réjouissantes ou prometteuses sans une action forte, énergique et coordonnée de la part des institutions de l’Etat.
« Déplorant la situation précaire dans laquelle vivent les habitants du grand Sud, le Chef de l’Etat pense qu’il s’agit avant tout de diminuer la souffrance des victimes et de redonner des motifs d’espoir à cette population démunie mais digne. Le Président Jovenel Moïse en appelle donc à une coordination des interventions des ONGs sur le terrain à travers les structures étatiques, par la mise en place d’une instance technique chargée d’assurer l’efficacité et l’efficience des-dites actions », poursuit le communiqué.
Le journal s’est entretenu avec le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations-Unies pour la Minustah, El Mostafa Benlamlih. Le diplomate a expliqué que cette rencontre était surtout l’occasion pour la communauté internationale d’écouter et de connaitre les perspectives du gouvernement en ce qui concerne la situation. « Nous avions écouté ce que le président avait à dire », raconte-t-il. Celui qui assure également les fonctions de coordonnateur résident des Nations Unies, Coordonnateur humanitaire et Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) n’a pas de désaccord avec la demande du président pour une coordination des interventions des ONGs sur le terrain à travers les structures étatiques. « Bien sûr on doit travailler avec ce gouvernement. Il y a déjà une bonne coordination. Il y a une équipe humanitaire pays, composée de plusieurs agences des nations-unies, de plusieurs ONGs internationales et nationales, qui travaille tout le temps en coordination très rapprochée avec le gouvernement, le ministère de la planification et le ministère de l’intérieur », a-t-il dit, soulignant qu’il faut renforcer la coordination au niveau local et départemental.
Par ailleurs, le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations-Unies en Haiti comprend la préoccupation de ceux qui pensent qu’il y a un désengagement de la communauté internationale dans le grand sud. « Les partenaires d’Haiti ont fait beaucoup de choses. Bien sur qu’il y a encore des possibilités de faire mieux et de lier l’humanitaire et l’urgence à la relève et à la reconstruction. Il y a encore un effort à faire. Il faut renforcer ce lien entre l’assistance immédiate et la relève. Il faut que les communautés retrouvent un peu leur capacité de produire, leur performance et leur dignité.
Au cours de cet échange, réalisé un mois avant le début officielle de la période cyclonique en Haiti s’étendant de Mai à Novembre, Jovenel Moise a insisté sur la nécessité de définir un cadre légal approprié pour opérer des interventions d’urgence dans le grand Sud à la hauteur des défis et des attentes. « Des rencontres entre le Président Jovenel Moïse et des parlementaires et ONGs opérant dans les zones ciblées sont prévues dans le cadre d’une démarche concertée en vue d’avoir l’opinion des uns et des autres sur la situation actuelle, mais aussi définir avec les acteurs concernés un cadre de coordination des interventions au bénéfice de la population du grand Sud », lit-on dans le communiqué qui assure de la volonté du chef de l’Etat de faire de la situation dans le grand sud un modèle de réussite. Il dit compter à cet effet sur le support de tous ceux qui n’ont jamais refusé leur concours, leur support de toute nature au pays.
«Le président de la République, en mobilisant l’attention des partenaires d’Haïti autour de la dure réalité des populations des département frappés par l’ouragan Matthew, souhaite leur engagement sans faille à nos côtés dans cette bataille pour rétablir la dignité des victimes en leur offrant de meilleures conditions d’existence avant l’arrivée de la prochaine saison cyclonique», conclut le communiqué.
Il ne s’agit pas de la première rencontre du chef de l’Etat avec des responsables sur la situation du grand sud. Le président a également rencontré ce mardi, des représentants des Organisations Non Gouvernementales (ONG) sur ce sujet. En début soirée ce lundi, il a également rencontré au Palais National les Parlementaires du grand Sud, ce « en vue de trouver, dans un dialogue ouvert et constructif, les meilleures stratégies de relèvement à adopter au bénéfice des départements du grand sud », peut-on lire sur la page Facebook de la présidence.