
Les anciens Premiers ministres des administrations Préval et Martelly commencent à défiler devant la commission permanente Éthique et Corruption du Sénat. Ces grands commis de l’État sont invités à s’expliquer de la gestion des fonds du PetroCaribe dans le cadre d’une enquête ouverte par la commission sénatoriale.
La série des rencontres a débuté le jeudi 14 avril avec l’ex-Premier ministre Garry Conille, le tout premier chef de gouvernement de l’ère Martelly. Ce dernier a rappelé qu’il a joué ce rôle pour la période de 17 octobre 2011 à 24 février 2012. Comme pour se dédouaner des contrats juteux signés avec des firmes de construction dominicaines. « Un Premier ministre démissionnaire ne pouvait pas engager un gouvernement pour un montant aussi fort », a dit Garry Conille, se lavant comme Ponce Pilate les mains dans ce dossier.
L’ancien chef de gouvernement explique avoir émis des réserves sur le système, les procédures et les justificatifs des différents types de projets qui ont été choisis. « Puisqu’on était démissionnaire, nous ne voulions pas engager le gouvernement à ce stade, a-t-il expliqué aux membres de la commission Éthique et Corruption du grand Corps au cours d’une séance publique réalisée en présence des journalistes accrédités au Parlement. Et nous pensions qu’il fallait laisser la possibilité au gouvernement qui allait venir de faire ces choix stratégiques. »
L’un des membres de la commission, le sénateur Riché Andris, s’est félicité de la présence de la presse à la séance questions-réponses. Ce pour faciliter la transparence, argue-t-il, estimant que la série devait débuter avec l’ex-Premier ministre Jean-Max Bellerive, l’actuel chef de cabinet du président provisoire Jocelerme Privert. « Cela permettrait de mieux cerner la question dans un ordre chronologique », croit savoir le parlementaire. Son collègue Youri Latortue, président de ladite commission, confie que l’ex-Premier ministre Laurent Lamothe se présentera ce lundi, tandis que Jean- Max Bellerive et Evans Paul se présenteront la même semaine.
Le sénateur Latortue, contesté par le sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé à la tête de cette commission, se dit déterminé à mener jusqu’au bout l’enquête parlementaire sur la gestion des fonds PetroCaribe, accusant aujourd’hui en grand déficit en termes de chiffres. Le sénateur de l’Artibonite, qui a été conseiller spécial de l’ex-président Michel Joseph Martelly, dit espérer que les coupables seront punis en conformité avec la loi après la conclusion de l’enquête.