
Déjà 12 jours depuis qu’il est arrivé au pouvoir. Déjà 12 jours de consultations et le président provisoire n’est toujours pas arrivé à former le gouvernement de consensus. Au palais national hier lundi, Jocelerme Privert a poursuivi les consultations en rencontrant cette fois les membres du Forum économique du secteur privé des affaires et le Groupe Haïti chérie…
Les noms des premiers ministrables pullulent. Ils sont une dizaine de personnalités à être proposées au chef de l’Etat par des responsables de partis politiques et d’associations de la société. En rencontrant Jocelerme Privert au palais, chacun ou presque soumet un nom au chef de l’Etat pour remplacer Evans Paul à la Primature. Les membres du Forum économique du secteur des affaires qui ont rencontré lundi le président provisoire ont fait savoir qu’ils ne lui ont fait aucune proposition en ce sens.
« Nous avons discuté sur la situation économique du pays qui est difficile et les mesures à adopter qui consistent à mettre de la discipline dans le budget, la formation du Conseil électoral provisoire… », a confié Grégory Brandt. L’homme d’affaires a souligné qu’il souhaite voir réduire la taille du prochain gouvernement afin de réduire également les dépenses publiques.
Grégory Brandt a souligné que les membres du Forum ont également discuté avec le chef de l’Etat sur des décrets pris par l’administration Martelly. Selon Grégory Brandt, ces décrets doivent être soumis au Parlement qui peut soit les rapporter, soit les modifier ou les transformer en lois. Mais très souvent, a-t-il souligné, ce n’est pas ce qui se fait.
Interrogé par Le Nouvelliste pour savoir si le Forum était préoccupé par un décret en particulier, M. Brandt a fait remarquer qu’ils ne prennent connaissance des arrêtés pris par l’ancienne administration qu’après leur publication. Toutefois, il a cité le décret relatif à la création du Centre financier de l’île de La Gonâve qui a été pris sans que certains secteurs concernés le sachent. « C’est au fur et à mesure qu’on prend connaissance de ces arrêtés », a-t-il dit, soulignant qu’un inventaire devrait être fait de ces documents.
Les membres du groupe Haïti chérie ont également discuté avec le chef de l’Etat hier au palais national lundi sur la situation économique du pays et comment s’en sortir. S’agissant du choix d’un Premier ministre, ils se retrouvent dans le même profil de chef de gouvernement que recherche Jocelerme Privert sans lui proposer un nom en particulier. Selon Pierre Antoine Louis, le prochain chef de gouvernement doit être un rassembleur, quelqu’un qui peut transcender les clivages et surtout qui peut trouver la majorité requise dans les deux branches du Parlement.
« Le Groupe Haïti chérie pense qu’il faut y avoir un minimum d’entente, d’harmonie et d’unité nationale dans le pays », a indiqué M. Louis en faisant référence au prochain chef de gouvernement. Il a souligné que parce que le Groupe Haïti chérie n’a pas d’orientation politique, il évite de prendre position en faveur de tel ou tel nom proposé comme Premier ministre. Toutefois, il croit que l’accord de sortie de crise doit être respecté scrupuleusement.
Plusieurs noms ont été déjà proposés au président Privert. On peut citer à titre d’exemple Mirlande Manigat, proposée par la plateforme JISTIS ; Edgard Leblanc Fils, proposé par le bloc majoritaire à la Chambre des députés et le bloc minoritaire au Sénat ; Fritz Jean, proposé par la société civile et des organismes des droits humains ; Jacques Sampeur, proposé par le G-30 ; Joanas Gué, proposé par la plateforme VERITE, et Dieuseul Simon Desras, présenté par la plateforme Palmis; Florence Guillaume Duperval et l’actuel Premier ministre Evans Paul proposés par le PHTK.
Dans le cadre des consultations pour trouver un Premier ministre et former le gouvernement de consensus, l’ex-sénateur devenu président a déjà rencontré le RDNP, la plateforme politique JISTIS, Pitit Dessalines, VERITE, MONOP, Fanmi Lavalas, OPL, PHTK, INITE, entre autres. Toutefois, des partis comme la Fusion, Kontrapèpla et Lapeh refusent de rencontrer Jocelerme Privert.
Vendredi dernier, lors de sa première conférence de presse, le président avait dit espérer que d’ici mardi de cette semaine qu’il pourrait inviter au palais national les présidents des deux branches du Parlement afin de les consulter sur la liste des « premiers ministrables » proposés pour savoir lequel d’entre eux a plus de chance d’être ratifié rapidement.
L’ex-sénateur et ancien président du Sénat a estimé que les sénateurs devraient élire un nouveau bureau à la tête du Grand corps. Dans le cas contraire, cela peut représenter un handicap, avait souligné M. Privert. Si d’ici mardi, avait-il dit, le Sénat n’est pas doté d’un président, cela pourra retarder le processus de la formation du gouvernement de consensus. Il faut souligner que jusqu’à hier lundi, le Sénat n’avait toujours pas élu un président
Robenson Geffrard Source Le Nouvelliste