
Le sénateur Jocelerme Privert, 62 ans, est élu président provisoire par le Parlement haïtien réuni en Assemblée nationale tôt le dimanche 14 février.
Selon l’accord politique aboutissant à son élection, M. Privert doit diriger le pays jusqu’au 14 mai 2016, date prévue pour la prestation de serment du prochain président élu. Mais qui est Jocelerme Privert ? Voici cinq (5) éléments à se rappeler du personnage.
1- Difficile enfance
Enfant monoparental, le président provisoire est né à Petit-Trou de Nippes le 1er février 1954. Jocelerme Privert a grandi dans une famille où les conditions de vie étaient très précaires. « Il affirme avoir pu survivre grâce à la culture des champs que pratiquait sa grand-mère et du petit commerce de sa maman », rapporte le Nouvelliste. Il a été, en effet, élevé en grande partie par sa grand-mère maternelle et par sa mère Any Privert dont il porte le nom.
2-Education
Après son certificat d’études primaires en 1969 à Petit-Trou de Nippes, Privert a été « accueilli miraculeusement par un bon samaritain » à Port-au-Prince pour poursuivre ses études scolaires. Il s’est retrouvé au collège Moderne avant d’entrer au lycée Alexandre Pétion jusqu’en philo.
En 1976, après son baccalauréat, il a essayé, sans succès, d’entrer à la faculté d’Agronomie et de médecine vétérinaire de l’Université d’État d’Haïti. Il s’est retrouvé de préférence au département des sciences sociales de l’École normale supérieure, puis à l’INAGHEI pour des études en administration publique.
Il a aussi décroché un diplôme en comptabilité chez Maurice Laroche. Ce qui lui a permis d’être recruté par le ministère de l’Économie et des Finances en 1978 à travers l’École nationale d’administration financière (ENAF).
3- Un passage remarquable à la DGI…
On ne saurait parler de la carrière de Jocelerme Privert sans faire référence à son passage à la Direction générale des impôts (DGI). Le 1er octobre 1979, la carrière de M. Privert commence à la DGI. Ici, il a compilé 23 ans de service du simple employé jusqu’au directeur général de l’institution.
Sa connaissance du système fiscal haïtien et des dossiers fiscaux est un fait indéniable. Ce qui a attiré, d’ailleurs, l’attention d’une mission du Fonds monétaire international. Il a été ainsi invité à participer au programme de formation en finances publiques organisé par le département des finances publiques et l’institut du FMI à Washington en 1992.
A la DGI, Jocelerme Privert a eu des bas et des hauts, également. Sa nomination comme directeur général le 21 août 1995 a été accueilli par un mouvement de protestation enclenché par des employés et des cadres de l’institution. Son départ a aussi été quelque peu provoqué par un autre mouvement de grogne.
4- Au ministère de l’intérieur
En mars 2001, Jocelerme Privert a été nommé secrétaire d’État aux Finances sous l’administration Aristide/Chérestal.
Il a été promu ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales en mars 2002, dans un contexte de crise.
5- Au pénitencier national
Après les évènements qui ont provoqué le départ de l’ancien président Jean Bertrand Aristide en 2004, Privert a été arrêté chez lui le 4 avril 2004 vers deux heures du matin. Il est reproché à Jocelerme Privert sa participation présumée au massacre de La Scierie à Saint-Marc. Ce qu’il a attribué à de la persécution politique. Il lui a fallu attendre le 16 juin 2006 pour voir sa libération après 26 mois au pénitencier.
6- Jocelerme Privert, Sénateur
Jocelerme Privert s’est présenté candidat au poste de sénateur lors des sénatoriales partielles de 2008. Sa candidature a été rejetée par le Conseil électoral provisoire (CEP) de l’époque. Il était question d’une affaire de décharge. Il a été élu premier sénateur deux ans plus tard, soit en 2010.
Il a travaillé sur plusieurs propositions de loi dont certaines ont été votées en Assemblée nationale. On peut citer, entre autre, la loi sur la liquidation des affaires courantes par un gouvernement démissionnaire, celle sur la résidence et le domicile, celles établissant le cadre général de la décentralisation et l’autonomie des collectivités territoriales, créant le service public de base dans les sections communales.