
Le candidat à la présidence Jean-Henry Céant n’est pas pour l’annulation des élections. Il pense qu’il devrait d’abord y avoir un état des lieux de l’ensemble des irrégularités, des violences. Et après quoi, a-t-il enchaîné, on saura quelle décision prendre, quels bureaux de vote annuler et dans quelles circonscriptions les élections méritent d’être retenues… « On peut sauver ce qui peut l’être si on est tous de bonne foi », a soutenu Jean-Henry Céant, non sans des « grandes inquiétudes » pour la présidentielle. Aux yeux du candidat de Renmen Ayiti, les désordres provoqués par ces « législatives sont des signes avant-coureurs et qu’il faut qu’il y ait de sérieuses corrections » pour éviter le pire et, le cas échéant, une chute vers l’inconnu…
Quand on objecte à Me Jean-Henry Céant que les observateurs internationaux ont donné une bonne note aux législatives, sa réponse fuse comme un couperet : « Ces observateurs de l’international sont toujours là pour ça : avaliser l’inavalisable. Alors que, dans leur pays, ils ne l’auraient jamais accepté. » Il a poursuivi dans sa tirade: « Je ne crois pas en ces observateurs internationaux, c’est pourquoi j’ai boudé toutes les réunions dans lesquelles ils m’ont invité », a expliqué Jean-Heny Céant, se remémorant les élections rocambolesques de 2010 que l’international avait avalisées.
Qualifiant, au passage, de hideux le « conflit » opposant Pierre-Louis Aupont à Gustave Hébert Lucien, le candidat à la présidence croit que ce sont toutes les lacunes de l’appareillage de l’institution électorale qui sont sorties du bois le dimanche 9 août. « Il est inaccaparable qu’il y ait eu ce déséquilibre dans la livraison des mandats. Il est inacceptable que les postes de superviseurs électoraux soient autant instrumentalisés au service des partis proches du pouvoir. Il est inacceptable le désordre provoqué par la question des observateurs […] », a-t-il dégainé, soulignant que ce sont des questions qui méritent d’être prises en compte, d’être réévaluées dans la perspective des présidentielles, l’objet de toutes les convoitises.