
A l’initiative du représentant permanent de l’Uruguay aux Nations unies, l’ambassadeur Gonzalo Koncke, le Premier ministre Evans Paul, le chef de la Minustah et des Etats membres de l’ONU se sont rencontrés jeudi, à New York, sur le financement des élections en Haïti. A l’issue de la rencontre, les donateurs ont promis 15.4 millions de dollars additionnels pour le scrutin…
Le groupe des pays amis d’Haïti a encore sorti leur chéquier pour compléter le fonds nécessaire à l’organisation des élections en Haïti. Au siège de l’ONU, jeudi, les Etats-Unis ont promis une enveloppe additionnelle de 9 millions de dollars alors que le Canada, le Brésil et la Norvège ont respectivement promis 5 millions, un million et 400 000 dollars, a fait savoir au Nouvelliste le ministre de la Communication joint par téléphone depuis New York où il participait à la conférence des Etats membres de l’ONU coprésidée par le Premier ministre Evans Paul et le chef de la Minustah, Sandra Honoré.
Rotchild François Jr a indiqué au journal que d’autres pays amis d’Haïti ont fait des promesses mais qu’ ils n’ont pas donné de chiffres.
Contrairement au Programme de développement des Nations unies (PNUD) qui avait indiqué au Nouvelliste en juin dernier que la disponibilité de fonds dans le basket fonds pour la réalisation des élections s’élevait à environ 44 millions de dollars américains et qu’il manquait 21 millions de dollars au budget électoral, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a fait savoir au journal qu’il manque 31 millions de dollars pour l’organisation des élections. Selon lui, les quelque 15.4 millions que viennent de promettre les pays susmentionnés ne représentent que la moitié de ce que le gouvernement cherchait.
Selon le Premier ministre Evans Paul, dans son discours de circonstance vendredi à New York, « le gouvernement haïtien, de concert avec le PNUD, a chiffré à 74 087 895 de dollars le total des fonds requis pour l’ensemble du cycle électoral. Le gouvernement haïtien a versé à nos jours au fonds fiduciaire géré par le PNUD 13.8 millions de dollars, et dispose de 10 millions de dollars additionnels pour le financement des partis politiques engagés dans le processus électoral et 6 millions de dollars pour la sécurité du processus. »
« A ce jour, a ajouté le chef du gouvernement devant le groupe des pays amis d’Haïti à l’ONU, les engagements financiers fermes des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux et de l’État haïtien s’élèvent à 42 millions de dollars. Il en résulte donc une différence de 31 millions de dollars. »
Pour sa part, le président du CEP, Pierre-Louis Opont, qui a également pris part à cette rencontre, a indiqué que «… contrairement aux élections antérieures, cette fois-ci, aucun parti politique n’a décidé de tourner le dos aux élections, n’a été écarté de la course, n’a décidé de boycotter les élections ou de miner le processus électoral. »
Jusqu’à présent, a-t-il ajouté dans son intervention, « on n’a pas observé de résurgence de la violence électorale. Il apparaît clairement que le niveau d’incidents est substantiellement moindre que celui observé lors des dernières élections à pareille époque. Nous croyons que cela résulte de ce climat de tolérance mutuelle des acteurs et osons espérer que cet état de choses va se poursuivre », a-t-il dit avec satisfaction.
« Je n’hésite pas à affirmer que le Conseil électoral provisoire, dont je suis le président, a réussi à se démarquer de ses prédécesseurs en démontrant sa neutralité et son indépendance par des gestes déterminés et fondés sur la règle de droit, ce qui a confondu les sceptiques. Dans le contexte difficile de la politique haïtienne, le CEP s’est maintenu au-dessus de la mêlée en rendant des décisions équitables envers toutes les parties prenantes. C’est pourquoi il jouit encore aujourd’hui de la confiance d’un grand nombre de partis, et du bénéfice du doute des partis les plus méfiants », a expliqué M. Opont aux Nations unies.
Il a souligné que le CEP a enregistré plus de 40 000 candidatures pour l’ensemble des élections. 1 855 candidats pour les 139 postes au Parlement, 56 candidats à la présidence et 38 000 candidats pour presque 6 000 postes aux élections municipales et locales. « C’est pourquoi je vous prie instamment de considérer favorablement notre appel à soutenir ce processus électoral qui promet d’être l’un des meilleurs que mon pays ait jamais connu », a-t-il affirmé aux bailleurs de fonds.
« C’est une opportunité majeure de réaffirmer notre engagement commun pour la consolidation démocratique et notre solidarité avec les aspirations et les espoirs des Haïtiens pour le progrès», a déclaré Sandra Honoré, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
De son côté, Jessica Faieta, secrétaire général adjointe des Nations unies et directrice du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a déclaré : « Bien qu’il soit important pour les partenaires internationaux d’Haïti de continuer d’apporter un appui généreux au processus démocratique du pays, il est tout aussi crucial de reconnaître le travail réalisé par le gouvernement haïtien pour assurer que ses institutions puissent pleinement prendre en charge les élections. »
Selon un communiqué de l’ONU, ce processus électoral démocratique en cours, le plus imposant de l’histoire haïtienne, exige : l’établissement d’environ 13 500 bureaux de vote dans environ 1 600 centres de vote, l’impression d’environ 60 millions de bulletins de vote et l’utilisation de 42 000 kits électoraux. Plus de 41 000 employés temporaires seront embauchés et formés pour aider à réaliser les élections.
Robenson Geffrard