
L’ancien député de Léogane à la 49e législature ne donne même pas une chance sur mille pour que les élections annoncées se tiennent réellement. Il y a, selon lui, trop d’irritants, trop d’incertitudes et surtout une atmosphère chargée de contradictions et de confusion pour que le processus arrive à bon port. A l’ancien ministre Gerald Germain qui se plaignait d’avoir été écarté pour une question de décharge (il est candidat au sénat pour l’Ouest), Jean Danton Leger lui a conseillé d’attendre gentiment la prochaine équipe de transition qui viendra prendre une amnistie et permettre à tout un chacun de pouvoir participer aux élections. ‘’Je suis d’accord avec le CEP qui vous a écarté car, il ne fait qu’appliquer la loi et je suis d’accord aussi pour l’éviction de Laurent Lamothe’’, a encore dit l’ancien parlementaire qui ne s’explique toutefois pas comment des anciens ministres comme Thierry Mayard Paul, Josepha Gauthier ou Danielle St-Lot soient acceptés par le BCED.
Le candidat au sénat de l’Ouest de Fanmi Lavalas, le Dr Schiller Louidor est encore plus tranchant sur le cas de Laurent Lamothe. ‘’L’ancien premier ministre Lamothe se croit tout permis ; il a dilapidé les fonds de l’Etat et voilà qu’aujourd’hui, il fait pression pour qu’il soit accepté sans décharge’’. Timidement, l’ancien député de la 48e, Jonas Coffy a tenté de défendre le PM tirant à boulet rouge sur le CEP qui ne se serait pas montré à la hauteur de sa tâche. ‘’C’est un autre CEP qui va organiser les élections ; ou il sera replâtré’’. L’ancien ministre Gerald Germain a fait part de son étonnement face à la position nouvelle de l’ancien président de la Commission Finance de la Chambre des députés dont le parti (Ayisyen pour Ayiti) a contribué à la mise en place de l’actuel CEP ; ‘’aujourd’hui, il est trop facile de cracher sur son œuvre’’, a accusé l’ancien ministre du Commerce et des Affaires Sociales du président Préval. Jonas Coffy indique avoir effectivement participé à l’accord qui a donné naissance à ce CEP mais, il n’avait rien à voir avec les personnes qui l’ont constitué. Amos André, ancien sénateur de la République et aujourd’hui candidat à la présidence déplore le fait qu’il y ait tant de failles dans le processus attribuant cette responsabilité à la faillite des institutions. Sans formellement accuser le pouvoir de la République, M. Andree pense en particulier au vide au niveau du parlement qui a entrainé ce grave problème de décharge auquel la majorité des anciens hauts responsables de l’Etat fait face. Cette situation fera dire à Gerald Germain que Haïti est un pays à part car, on cherche délibérément à écarter de la chose publique ceux qui ont servi ce pays et qui ont une certaine expérience pour livrer la nation aux mains des novices, sans repères. ‘’C’est la règle aujourd’hui et c’est dommage’’, a-t-il déploré.
Dore Guichard était lui aussi présent à ce panel pour porter la parole au nom de la présidence (Lucien Jura étant candidat à la députation pour Arcahaie ; la note de la primature le met en situation d’empêchement pour parler au nom du pouvoir).Et, après la fameuse théorie des formalités impossibles invoquée la semaine dernière par toute l’équipe du pouvoir, samedi dernier, le conseiller du président de la République a une nouvelle travaille : les premier- ministres et les ministres n’ont pas besoin de décharge pour se porter candidat aux élections. La constitution, argumente-t-il, exige un certificat de décharge des comptables de deniers publics ; or, les autorités plus haut citées sont plutôt des ordonnateurs et non des comptables. Des anciens ministres comme Gerald Germain ou Josette Bijoux (passage-éclair a l’émission) qui ont besoin de la décharge n’étaient toutefois pas d’accord avec M. Guichard ; encore moins l’ancien député de la Gonâve, aujourd’hui candidat au sénat de l’Ouest. Beguns Theus croit que M. Guichard s’est fourvoyé car, les premiers-ministres et ministres sont les premiers comptables de deniers publics car, ils donnent l’ordre de faire ; donc, encore plus responsables que les comptables qui ne peuvent agir seuls. L’ancien ministre de la Santé Publique sous l’Administration du président Préval a provoqué la colère de Anthony Benette (Ti Tony), d’ordinaire pourtant si calme quand elle a déclaré que l’une de ses sœurs, quoi que vivant aux Etats-Unis, a préféré venir mettre son enfant au monde en Haïti pour garder ses origines et le statut d’haïtien et qu’il est trop facile aujourd’hui que des gens débarquent au pays et s’imaginent pouvoir tout faire à la place de ceux ou celles qui ont fait le sacrifice de vivre dans ce pays. Ti Tony Benette s’est emporté en disant qu’il est né aux Etats-Unis et qu’il ne l’avait pas cherché et qu’aujourd’hui, il est comme un apatride car, il ne peut même pas voyager aux Etats-Unis, car il attend un rendez-vous au mois d’Aout pour mettre un visa américain sur le nouveau passeport haïtien qu’il s’est octroyé après avoir renoncé récemment à la nationalité américaine ; et voilà que le CEP l’a mis hors-course pour la présidentielle sous prétexte qu’il est un étranger.
Les Boulos (Roody le samedi d’avant et Reginald avant-hier samedi) semblent nourrir une haine implacable à l’ endroit de Mme Mie Carmelle Paul Austin, considérée comme la bête noire, celle-là même qui aurait empêché au sénateur Boulos de briguer le sénat du Nord-est, croient-ils savoir. Non seulement, une sommation de la justice lui est faite mais, le Dr Boulos l’a accusée dans le détournement de plusieurs millions de gourdes quand elle était ministre de l’Education Nationale sous Jean Bertrand Aristide (pour la vérité, Mme Paul Austin avait porté cette affaire par devant la justice contre Camille Gouin qui l’avait accusé et elle était en passe de gagner le procès). Reginald Boulos croit qu’il n’y a pas de grand discours dans cette question, des gens comme Roodolphe Boulos ou Anthony Bentte sont bel et bien haïtiens et ont tous les droits de prendre part aux compétitions électives de leur pays.
A noter qu’en début d’émission, le Dr Yves Jean Bart, président de la Fédération Haïtienne de Football était venu nous parler de la tempête qui a secoué la FIFA la semaine dernière et qui a emporté son président, Joseph Blatter. Avec humour, Dadou nous a parlé de la tension qui a régné à Zurick quand la police suisse était intervenue à l’hôtel pour procéder à l’arrestation de plusieurs dirigeants du football mondial.